Le poste de directeur financier incombe de nombreuses décisions relatives à la politique financière de l’entreprise. Parmi ses responsabilités figure le choix d’une technique permettant d’assurer la rentabilité financière et économique. Le levier financier représente un dispositif relativement courant, constituant un autofinancement des entreprises. Zoom sur les avantages et les risques de cette technique.

En quoi consiste le levier financier ?

Le levier financier désigne une technique d’autofinancement de plus en plus appliquée par les dirigeants d’entreprise ou notamment les directeurs financiers. Il s’agit de souscrire un prêt pour financer l’entreprise ou pour optimiser sa capacité d’investissement. Autrement dit, le choix d’un levier financier s’explique par un besoin d’augmentation de la rentabilité des capitaux propres de l’entreprise. Il peut également constituer une source de financement pour démarrer une activité.

Le principe du levier financier est relativement simple. Grâce à l’endettement, l’entreprise tire des bénéfices sur son investissement et peut à la fois rembourser ses dettes et optimiser sa rentabilité.

Cette alternative se révèle intéressante à plusieurs niveaux, mais exige toutefois une mûre réflexion. Il convient en effet de veiller à ce que l’effet du levier soit positif. Dans le cas contraire, c’est-à-dire qu’il est négatif, l’entreprise risque de devoir trouver d’autres solutions pour remédier aux problèmes.
L’effet de levier financier est dit positif lorsque la différence entre l’efficience des capitaux propres avec la rentabilité économique est supérieure au coût des créances. L’entreprise détient ainsi une marge de bénéfices lui permettant d’honorer ses dettes tout en investissant dans ses activités. Dans le cas où la différence est inférieure, l’effet de levier est négatif et l’alternative n’a pas été la meilleure solution.

Le levier financier séduit les PME pour diverses raisons. Le directeur financier opte pour cette solution lorsqu’il a pu évaluer son importance et surtout son incidence. La formule se base sur le ratio de rentabilité économique et le ratio de rentabilité sur capitaux propres. L’incidence sur l’impôt entre également en compte dans le calcul. L’effet de levier se décompose en deux aspects distincts. Le différentiel entre la rentabilité économique et le taux d’endettement constitue l’aspect qualitatif du ratio de rentabilité financière des capitaux propres. Le rapport entre le montant de crédit et celui des capitaux propres désigne l’aspect quantitatif.En tant que technique d’autofinancement, le levier financier permet de satisfaire les exigences de la valeur actionnariale.

 

Quels sont les risques ou limites du levier financier ?

Le levier financier n’est pas sans risques, comme l’est tout contrat d’endettement. Cet outil, bien qu’intéressant à première vue, est relativement plus complexe qu’il n’y paraît. Les limites de ce dispositif sont nombreuses. La capacité de remboursement est un élément à considérer dans le choix de cette alternative. La situation d’insolvabilité peut apparaître lorsque l’entreprise n’est pas en mesure d’honorer ses dettes. Autrement dit, la capacité de rembourser doit correspondre aux revenus propres pour éviter toute mauvaise surprise. Le marché étant dynamique, il n’est jamais certain de garantir une stabilité financière. En d’autres termes, l’effet de levier financier est basé sur la formule selon laquelle l’actif doit croître pendant que le passif diminue. Or, les réalités du marché sont autres, avec un risque de diminution de l’actif pouvant ainsi affecter la solvabilité. Au même niveau, la hausse de taux implique une hausse des coûts de l’endettement. Le risque est donc l’obligation de rembourser les crédits avec des taux différents qu’au moment de la souscription.
D’autres contraintes peuvent compliquer l’effet de levier financier. Parmi les plus courantes figurent les règlements des créanciers, la nature des biens à financer ainsi que le flux de trésorerie de l’entreprise concernée. Ces éléments tendent à défavoriser le levier financier et lorsqu’ils sont mal évalués, cet outil de décision n’est forcément pas la meilleure option.