Dans un contexte économique qui peine à se réinventer, la pénurie de candidats à l’embauche remet en question un modèle économique et social hiérarchisé. Entre la volonté des jeunes de la génération Z d’afficher leur indépendance en cumulant les hard skills, celle de leurs aînés qui aspirent à l’autonomie et la valorisation de leurs acquis, les recrutements s’avèrent particulièrement complexes.

La donne a changé

Si durant des décennies, les employeurs croulaient sous les candidatures, aujourd’hui ils peinent à recruter. Le travail est là, les carnets de commande bien remplis, les perspectives d’avenir sont florissantes mais les salariés ne sont pas au rendez-vous de la reprise économique. Tous les corps de métiers et tous secteurs confondus, la France manquerait-elle cruellement de talents ? A priori, la réponse est non. Ce ne sont pas tant les talents qui manquent que la motivation. Les confinements successifs ont agi tels des catalyseurs chez toutes celles et à tous qui, épris de liberté, ont sauté le pas de l’entreprenariat ou ont pris le temps de se lancer dans le défi de la reconversion professionnelle. Avec un taux de chômage qui reste stable, à 8% de la population active au second semestre 2021, et un nombre de créations d’entreprises qui a fait un bond de plus de 30% en juin 2021, il semblerait que l’emploi salarié ne fasse plus rêver les français. Pourtant, selon l’URSSAF il y a eu un pic historique d’embauche au troisième trimestre avec 2,44 millions d’embauches. D’autre part, le mois de septembre a vu, hors intérim, 839 416 embauches, du jamais vu depuis plus de quinze ans.

Des contrats de mission pour recruter

Tandis que les recrutements deviennent un des enjeux majeurs de cette rentrée 2021, la multiplication des offres d’emploi est clairement en faveur des candidats qui avouent qu’un des freins majeurs à ces recrutements demeure le niveau trop bas des salaires. Pour palier à l’urgence de nombreux décideurs se tournent vers des freelances pour des missions de courts et moyens termes. Cette nouvelle dynamique économique permet de répondre à un besoin ponctuel, souvent à une expertise, sans alourdir la masse salariale de l’entreprise. Nombre de dirigeants qui ont recours à ce type de contrat de mission tentent de séduire ces indépendants afin de les fidéliser et par la suite de les ramener vers des postes de salariés.

Les employeurs face à une difficile équation

Afin de recruter, les employeurs doivent faire preuve d’imagination et d’agilité pour séduire de nouveaux talents. Là encore la donne a changée. Le bien-être au travail est une aspiration de plus de 40% des salariés et ce chiffre est encore bien plus important dans la génération Z qui ne perçoit plus le travail comme un moyen. Flexibilité des horaires, bonnes relations avec les collègues, moins de réunions en présentiel… bref, on sent clairement que le télétravail a été plutôt bien vécu par des salariés qui ont changé leurs priorités et leur implication professionnelle.